Croissance d’Auverdec avec Citizen & Miyano

En sous-traitance de décolletage, toutes les entreprises ne sont pas implantées en Haute-Savoie. Côté technique, beaucoup font le choix de la commande numérique en abandonnant les tours à cames. C’est la double singularité de cette PMI d’Auvergne. Pour effectuer ce saut technologique, on voit ici qu’il faut à la fois les bonnes machines et le bon partenaire afin d’accompagner cette démarche. Reportage.

La société Auverdec a été créée en 2003 à Chabreloche (63) par Jean-François Sauzedde. Tombé dans la marmite du décolletage Dapta-Mallinjoud à 20 ans, il est passé par les étapes de régleur en fabrication, de responsable d’atelier puis de commercial pour le groupe Eurodec. L’expérience aidant, il s’est lancé dans l’aventure entrepreneuriale avec divers partenaires, pour reprendre en famille le contrôle total de la société en 2007.

Depuis près de quatre ans, l’entreprise affiche une croissance à 2 chiffres. Très intéressante, l’histoire de ce succès tient à plusieurs facteurs. Une vision stratégique du métier… Avec la croissance externe d’une petite structure locale, Auverdec acquiert en 2004 son premier tour à poupée mobile de la gamme Citizen, entre autres. Avec deux autres tours d’occasion de la même marque, son chiffre d’affaires de l’époque provenait à 70 % de l’automobile.

 » Il est toujours dangereux, aussi bien pour les clients que pour les sous-traitant, de trop dépendre à la fois d’un seul secteur d’activité, ou qu’un seul client ait trop de poids « , nous dit Jean-François Sauzedde en préambule. Après un déménagement dans un bâtiment plus vaste, en 2007 une forte action commerciale permet de bouger les lignes. Elle s’appuie notamment sur la présence d’Auverdec au Midest.

En moins de deux ans, la crise 2008-2009 aidant, le poids de l’automobile tombe à moins de 20 % du CA et d’autres secteurs permettent à la société auvergnate de passer le cap et de continuer sa croissance tout en diversifiant son activité dans différents domaines. Mais, à cette époque charnière, quelques offres refusées par des clients démontrent que les prix de revient d’Auverdec commencent à se déphaser du marché.

Les machines d’occasion, même à commande numérique, ont atteint leurs limites en productivité.  » Notre entreprise familiale devait prendre un virage beaucoup plus industriel. Seul l’investissement en machines CNC neuves nous permettait ce saut technologique,  » souligne le dirigeant. En 2011 le choix d’abandonner la piste des machines d’occasion est fait, pour investir désormais en tours à poupée mobile CNC, puis en tours poupée fixe CNC.

Très satisfait de la fiabilité des tours PM Citizen et du service associé, Jean-François Sauzedde se tourne naturellement vers l’importateur de la gamme du constructeur japonais, Hestika France. …Un partenariat solide en investissement… En 2011, la 1ère machine neuve Citizen A32 vient remplacer l’ancienne M20.

Depuis, un tour PM Citizen L20 IX, 3 tours PM Citizen A32 et un tour Citizen B12 sont venu s’aligner dans l’atelier dans un ordre présageant déjà d’une organisation en Lean Production.  » Mais nous avions encore un atelier distinct dans notre organisation, celui des tours à cames. Ce n’était pas rationnel. En 2013, nous avons décidé d’arrêter totalement cette production, en accord avec nos clients,  » indique Jean-François Sauzedde.

Cette séparation laisse de la place et permet d’encore mieux organiser les flux, depuis l’arrivée de la matière jusqu’à l’expédition des produits finis.  » Nous sommes de vrais décolleteurs, faisant des produits totalement finies depuis la barre, sans autres opérations de reprise hormis les traitements,  » dit-il.

Dans un objectif d’élargissement de gamme produit et en remplacement de tours CN poupée fixe ancienne génération, un tour bi-broche, bi tourelle avec axe Y en passage 51 mm se faisait sentir.  » Depuis que nous travaillons avec Hestika, ils nous ont prouvé leur réactivité, leur souci de nous accompagner dans notre démarche. Nous avons donc choisi de continuer à leur faire confiance en investissant dans un tour Miyano BNE 51SY,  » affirme l’investisseur.

Entré dans le giron du groupe Citizen depuis 7 ans, les tours Miyano profitent de l’expérience des équipes Citizen. Installé en juin 2014, le Miyano BNE 51SY permet une montée en puissance progressive d’Auverdec vers une offre de produits plus techniques et pour répondre à cette complexité l’investissement d’une CFAO était indispensable pour assister la programmation.

Avec un logiciel Esprit fourni par Delta First, Mathieu Guette, responsable de production et Thomas Sauzedde, fils cadet du fondateur, s’initient aux arcanes de la conception des pièces, de leurs programmations et grâce à la simulation virtuelle, de l’établissement de devis toujours plus précis. …

et tout çà doit tourner un maximum ! Habitué à la production de pièces en dessous de la minute, l’entrepreneur confirme que pour rester compétitif sur un marché très concurrentiel l’outil de production doit être des plus performants et renouvelé régulièrement. Tous équipés de systèmes anti-incendie, de pompes haute pressions d’embarreurs Iemca et d’aspirateurs de fumée Fox, les machines assurent une production continue en 3/8.

 » Cela nous permet une très grande réactivité et nous aide dans notre philosophie du service optimum au client. Avec Hestika, nous partageons aussi cette valeur,  » conclut Jean-François Sauzedde. Aujourd’hui, le tour Miyano atteint déjà une vitesse de croisière et une charge de travail qui laisse présager un nouvel investissement. Un petit doigt nous dit qu’il viendrait peut-être de chez Hestika. A suivre donc.

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